carnet de bord d'une résidence dessinée

Cet hiver, je suis invitée par Matthieu Roy et Johanna Silberstein, de la Compagnie du Veilleur,
à rencontrer les habitants de la Maison Maria Casarès à Alloue en Charentes.
La Maison Maria Casarès est un site polyculturel ouvert au rythme des saisons.
Voici le carnet de cette semaine d'immersion au Domaine de la Vergne.

mercredi 15 février 2017


Grand soleil à travers les volets blancs ce matin !
Marie-France s'active déjà en cuisine (celle des communs) pour préparer les endives au jambon
de ce midi. Le domaine est verdoyant. Il fait doux.

Quelques fruits, grains de pollen et tranches de pain de la jeune boulangère d'Alloue avalés,
je pousse la lourde porte d'entrée de la maison de Maria Casarès.

Entre les murs, tout est là. Les livres de Maria (dont un dédicacé par Albert Camus, son grand amour),
ses meubles, ses fauteuils en cuir, ses parquets en bois, ses tableaux et objets en tous genres.
Tout est là. On entendrait presque la respiration de Maria, ses pas sur le plancher, les cendres
qu'elle ravive dans l'âtre de la cheminée. La maison de Maria vit toujours grâce à Aurélie,
Marie-France, Dada, Rémi… qui jardinent, cuisinent, nettoient, ouvrent les volets.

Direction la cuisine, donc.


Je m'y étais déjà attardée le premier jour. L'endroit est merveilleux.
Un poêle à bois réchauffe la minuscule pièce tout de jaune vêtue.
Elle est comme prise en sandwich entre l'immense et imposant salon et la salle à manger
à l'importante cheminée de pierre.

Marie-France y prépare ses menus pour la semaine.
Un thé fumant à ses côtés et quelques bibles de cuisine ouverts sur la nappe à carreaux.
Au mur, une assiette en faïence. Sur les étagères : carafes pour les grandes tablées,
tasses en série, cuillère en bois sculptée, passoire en métal…







À droite de la cuisine, le salon.
Cette pièce est précisément constituée de deux espaces séparés par un mur.
Dans ceux-ci, pas moins de trois îlots de petits salons.
L'un donne sur une belle et grande cheminée. Une épée est suspendue à côté et une méridienne
recouverte d'un épais tissu lui fait face.
Le second accède à une petite terrasse en pierre baignée de lumière. Les meubles en bois sculptés laissent transparaître des origines espagnoles. Quelques vinyles de flamenco et musique classique attendent les oreilles musicales d'auteurs en résidence.
Le troisième petit salon est tout en rotin. Un fauteuil à bascule s'y trouve sur un tapis "tissé"
de cordes.






























































































La lumière du jour est déjà en train de diminuer.
J'éteins la musique, coupe le poêle, ferme les volets.
Je me sens privilégiée, chanceuse… quel beau cadeau que d'être en ces lieux,
pour ce projet. Je me régale.

Ce soir, au menu, pot-au-feu !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire